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Nom du blog :
clems47
Description du blog :
"Un homme dans notre établissement ?!?"
Catégorie :
Blog Santé
Date de création :
10.09.2007
Dernière mise à jour :
02.01.2008

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Stage 1 !

Stage 1 !

Publié le 02/01/2008 à 12:00 par clems47
Voici venu le temps de faire le bilan de mon tout premier stage qui s’est fait au bloc de chirurgie pédiatrique du CHR de Lille. Eh oui, après ce ne sera plus assez frais, c’est déjà un peu juste !
Je suis donc arrivé un mardi matin, 8h devant cette porte automatique au dessus de laquelle il était marqué Chirurgie orthopédique et viscérale de l’enfant et sur laquelle il était inscrit Entrée interdite – tenue de bloc obligatoire. Je n’en menais pas large car une grande question se posait dans ma tête : qu’est-ce que je fais ? Il y a des situations comme ça où l’on se sent bête et ridicule… Et c’est là qu’une première infirmière ouvrit ces portes pour vider son filtre à café. Je m’avance vers elle et ouvre la bouche, oubliant que ma gorge était en cette période très encombrée. J’émis donc des sons assez incompréhensibles qu’elle me demanda de réitérer. La deuxième fois, elle me répondit qu’elle allait envoyer quelqu’un pour s’occuper de moi. Mais personne ne vint. De temps en temps, je voyais passer les brancardiers qui amenaient les enfants qui devaient se faire opérer. Une deuxième infirmière ouvrit les portes. Cette fois, je pris bien la précaution de me racler la gorge. Elle m’écouta attentivement puis m’indiqua les vestiaires. J’entrais pour la toute première fois dans un bloc opératoire. J’enfilai une tenue verte UU (à usage unique) et me retrouvai complètement pommé (à l’intérieur de ce bloc où toutes ces personnes vertes avec des masques s’affairaient activement) à la recherche du bureau de la cadre qui mit une bonne demi-heure à se rendre compte que je l’attendais devant sa porte. Elle ne prit pas le temps de me faire visiter et très rapidement, je me suis retrouvé dans une salle d’opération avec Laurence, l’infirmière que j’étais censé suivre. Il s’agissait d’une ablation de kyste au niveau de l’arcade sourcillière droite sur une petite fille de 13 mois. La chirurgienne était vraiment chouette et je garde un excellent souvenir de cette première. Bien sûr, en cette première journée, je ne faisais qu’observer. Puis un certain nombre d’opérations simples s’en suivirent et je fis également la connaissance de Marie-Thérèse, une autre infirmière : le début d’une grande histoire !
Imaginez une sorte de grand hall dans lequel s’entassent les lits des patients qui attendent que l’on s’occupe d’eux et dans lequel de nombreuses personnes (chirurgiens, anesthésistes, infirmières, stagiaires) marchent à pas pressés. Le long des murs, des portes marquées d’une lettre correspondant au nom de la salle d’opération. Bref, une ambiance assez speed ou beaucoup s’affairent à répondre à la volonté du chirurgien plus qu’à celle du patient. Il y avait en effet deux types d’opérateurs dans ce service : les pressés et les agréables. Etre pressé veut dire être dans une constante recherche de gain de temps. Les rapports avec ces gens-là sont froids, désagréables, tendus. Ce sont des personnes exigeantes qui se moquent bien de savoir qui vous êtes et du travail que vous faites pour leur rendre la tâche plus facile. La plupart ont leur propre siège qui ne peut être touché par aucun autre séant que le leur. Etre agréable veut dire rechercher à semer une sensation de bien-être autour de soi. Les rapports avec ces gens-là sont chaleureux , agréables, détendus. Ce sont des personnes attentives à chacun, qui prendront le temps d’échanger quelques mots avec l’enfant qu’ils vont ouvrir quelques instants après pour le rassurer et qui vont opérer en écoutant leur compilation favorite. Il leur arrivera même parfois d’entraîner leurs collègues dans leur chantonnement.
Je dois dire que, comme dans la vie de tous les jours, je me suis plus arrêté sur les moments agréables que sur les moments pressés. Je pense que c’est surtout grâce à Marie-Thérèse. Malgré tout le travail qu’il y avait à faire et dans une ambiance pas toujours très sympathique, Marie-Thérèse n’oubliait jamais sa règle d’or Prendre son temps, ne jamais s’énerver. Elle savait que prendre son temps était la clé de la réussite de sa journée. Dès qu’elle en avait la possibilité, elle anticipait la suite, ce qui fait qu’elle n’était jamais en retard, tout était toujours prêt en temps et en heure. Elle saluait et souriait à toute personne qu’elle croisait, se moquant bien de savoir si elle était médecin ou stagiaire. Elle savait toujours trouver les mots pour rassurer un enfant terrorisé d’être en chemise de nuit - on ne peut plus ridicule - sur une table froide au milieu de plein d’appareils bruyants. Elle savait faire attention à beaucoup de petits détails négligés par les autres mais qui rendent le quotidien tellement plus facile pour tous. Je pense sincèrement qu’en adoptant sa vision des choses et son organisation, on peut supprimer au moins 80% de nos problèmes. Soit parce qu’on les a résolus alors que d’autres ont fermé les yeux dessus, soit parce qu’on a fait en sorte que ça ne soit pas un problème.
Vraiment, Marie-Thérèse est le meilleur de mes souvenirs et je suis très heureux d’avoir pu profiter de l’enseignement qu’elle m’a donné sans le savoir lors de mon tout premier stage. Elle m’a donné des leçons pour toute ma vie !
Beaucoup d’entre vous m’ont demandé ce que je pouvais bien faire en salle d’opération. Eh bien en fait, c’est bien plus simple qu’on ne pourrait l’imaginer. Le matin, en arrivant, je jette un œil au tableau de programmation pour voir dans quelle salle je vais me retrouver. J’aide l’infirmière à préparer le chariot d’instruments : instruments stériles pour l’opération, fils, lame de bistouri, bethadine, blouses et gants stériles et j’en passe… Ensuite le patient arrive, il faut le préparer à l’opération. La première étape est de l’installer pour l’endormir. C’est le moment le plus terrorisant pour lui. Il est entouré d’inconnus en vert qui portent des masques et qui lui mettent plein de capteurs. Puis arrive son propre masque (mais à gaz) qui l’endort. Une fois endormi, on aseptise la zone qui sera ouverte. On nettoie avec de la Bethadine rouge (moussante), on rince et on met de la Bethadine jaune (aseptisante). Le patient est alors prêt et les chirurgiens arrivent. On les habille de manière stérile avec leur blouse, leurs gants, on leur donne leurs instruments, toujours de manière stérile, pour qu’il les disposent sur leur table, pendant ce temps, l’assistant pose les champs stériles sur le patient, ne laissant découverte que la partie qui sera opérée. L’opération peut alors commencer. Mon rôle était de régler le bistouri électrique et de donner le consommable pendant l’opération (fils, colle…). Un autre élément de notre travail est la traçabilité. Un faut remplir une fiche informatique sur laquelle figurent les heures de l’opération, qui était présent dans la salle… Remplir aussi la fiche du bloc sur laquelle figure les références de tout ce qui a été utilisé. Lorsque l’opération est terminée, on jette tout ce qui est à UU, on envoie les instruments en stérilisation, on remet le patient dans son lit pour qu’il parte en salle de réveil et on nettoie la salle avec les aides-soignants.
Un travail assez répétitif me direz-vous, mais ce que j’ai préféré, comme vous pourrez le deviner, ce sont les opérations elles-mêmes. J’ai assisté à des opérations viscérales (ectopies testiculaires, ablation de kystes, anti-reflux…), plastique (becs de lièvre, fentes palatines…), orthopédique (ablation de broches, correction de malformations, syndactylies…) et le moins drôle : les brûlés (greffes…). J’avoue que certaines opérations m’ont particulièrement attristé. Le fait de voir ces enfants ayant dès leur naissance des problèmes incurables et handicapants secoue bien d’esprit. C’est là que je me rends compte de la chance que j’ai de ne jamais être entré à l’Hôpital pour autre chose que deux points de suture au menton !

:: Les commentaires des internautes ::

mimi le 27/12/2008
quel courage ! bravo a toi , bonne fetes bizzzmimi
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